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J'aime évaluer !


Ça vous surprend, non ?


J'ai longtemps pensé que ce j'aimais le moins dans mon travail c'était l'évaluation, mais je me trompais. En fait, ce que je n'aime pas c'est le caractère final de l'évaluation. C'est de donner un examen, le corriger, d'y mettre une note et de remettre à l'élève. Je n'aime pas le message que ça envoie : «Voilà, c'est ce que tu vaux et tu ne peux plus rien y faire».


Et mon malaise est encore plus grand lors des fins d'année où les évaluations viennent du ministère en quantités trop nombreuses. Que de temps utilisé à remplir des feuilles de papier. Que de stress je vois sur leur visages (ceux en difficulté comme ceux qui ont l'habitude de bien performer) quand ce n'est pas des larmes aux coins de leurs yeux. Que de détresse et de résignante dans les yeux de certains élèves qui comprennent trop bien que bien que je les ai aidé toute l'année, cette fois je dois les laisser se débrouiller seul, quitte à voir leur examen de math me revenir avec un dessin de Bart Simpson pour toute démarche (une histoire comme ça, ça ne s'invente pas). Et que d'heures passées à corriger tout ça au lieu de planifier des d'activités innovantes qui rendraient la fin d'année inoubliable. Alors, oui, c'est vrai que dans ce contexte, je déteste évaluer !

Pourtant, dans la vie de classe de tous les jours, l'évaluation ce n'est pas mal. Je pourrais même dire que j'aime ça. J'aime cette partie de bataille de fractions qui m'a permis de voir qu'un de mes élèves avait une compréhension des fractions qui allait au-delà de mes attentes et qu'une autre était loin d'avoir maîtrisé les concepts de bases enseignés l'année précédentes. J'aime cette conversation autour d'un livre lu en classe qui me permet de voir qu'un de mes élèves qui lit peu et qui s'exprime mal à l'écrit est capable de faire de l'inférence et peut interpréter le message d'une oeuvre comme un as. J'aime lire les textes écrits par mes élèves, leur faire des rétroactions et voir les élèves en prendre connaissance. J'aime encore plus les entendre me dire lors de la remise du texte suivant «J'ai suivi votre conseil, j'ai fait attention à... J'ai hâte que vous le corrigiez». J'aime toutes ces occasions, et elles sont nombreuses, qui me permettent de faire le bilan des apprentissages de mes élèves et ce, sans qu'aucun examen ne soit administré.


L'évaluation ne devrait plus être que papier-crayon et corrections au stylo rouge. Elle devrait se transformer en projets, discussions, défis à relever et bilans des réussites. C'est pourtant ça la vrai vie!

Alors, à tous mes collègues en fin d'année, dont les bureaux, les tables de cuisine ou de patio sont cachés par des piles et des piles de copies à corriger, je nous souhaite bon courage! C'est un mauvais moment à passer... Et permettons-nous de rêver à une évaluation plus juste et plus intéressante pour nos élèves. #evalchange

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